A date du 1er septembre 2020 et selon l'institut Telegeography, Google domine aujourd'hui ses concurrents sur le marché des câbles sous-marins avec 16 câbles à son actif, talonné par Facebook (12 câbles), Microsoft (5 câbles) et Amazon (5 câbles).

Vision e-DSI.org pour le futur : Les infrastructures serveurs et réseaux seront bientôt indissociables, avec probablement les mêmes fournisseurs. Faire du cloud sans gérer également la partie télécommunications et réseaux n'a plus de sens.

AMAZON dispose de datacenters et d'un réseau mondial mais est inexistant sur les mobiles et sur les applications. Amazon se recentre ainsi sur les professionnels (Amazon Drive est arrêté, etc...). Les clients informatiques d'AWS (Amazon Web Services, le cloud Amazon) veulent certes tirer profit de la technologie qui a permis à Amazon de devenir un géant du e-commerce, mais les utilisateurs sont en droit d'attendre plus aujourd'hui.

APPLE est l'inverse d'Amazon : Apple est un constructeur de matériel, ordinateurs et mobiles, mais n'a ni datacenters, ni réseau mondial. Apple et Amazon étaient donc faits pour s'entendre. Apple a utilisé dans un premier temps les services AWS (Amazon Web Services) pour iCloud mais est en train de tout basculer vers ... Google ! Apple est aujourd'hui le plus gros client de Google et reste focalisé matériel et apps mobiles (développées par d'autres) alors qu'il faut être focalisé cloud (datacenters+réseau) mais surtout suite collaborative et applications aujourd'hui.

FACEBOOK a des datacenters privés et un réseau mais est absent des mobiles et ne dispose pas d'un écosystème applicatif. Ce n'est QU'UN réseau social, on a tendance à l'oublier. Quant à la génération Z, elle utilise TikTok et YouTube ! A quand la disparition de Facebook/Méta ? Probablement assez vite maintenant. Quant au "métaverse", l'entreprise n'a pas fait les bonnes acquisitions et n'a plus les bonnes cartes en main pour s'imposer. Le monde est-il prêt à cela ?

MICROSOFT dispose comme Amazon de datacenters et d'un réseau mais a abandonné les mobiles et même son propre navigateur ! Microsoft sait que le poste de travail Windows est mort. Aujourd'hui principal concurrent d'AWS, Microsoft fournit des plateformes cloud et continue à vendre une suite Office hybride que des utilisateurs peu avisés achètent encore. En parallèle, Microsoft investit énormément dans les jeux vidéos (car métaverse à venir = mêmes technologies que les jeux), les casques de réalité virtuelle et surtout maintenant dans l'intelligence artificielle (OpenAI). Microsoft assure ainsi sa place "technique" dans le métaverse (cloud+jeux+casque+IA).

Quant à la Chine et aux BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), ils restent pour le moment concentrés dans leur zone d'influence asiatique tout en avançant leurs pions, même si aucun ne dispose des 4 piliers à ce jour...

Et Google dans tout cela ? L'analyse et la vision globale e-DSI.org à 10 ans...

Ce qui sauve actuellement toutes ces entreprises, c'est leur trésorerie mais leurs business-models respectifs sont très variés. Apple et Facebook, acteurs de niche, vont probablement disparaître d'ici quelques années, à moins d'un fort revirement créatif. Amazon va continuer à mettre en oeuvre de belles innovations industrielles de niche et développer des activités à destination des professionels. Microsoft a abandonné le poste de travail et va devenir un concurrent de plus en plus sérieux à Amazon Web Services tout en se consacrant à fond au métaverse et à l'IA.

Qui reste au final pour couvrir AUJOURD'HUI COMME DEMAIN tout le prérimètre  nécessaire à un système d'information performant ?

Au niveau des données, à l'opposé de ses concurrents et depuis bientôt 30 ans, Google a eu la vision prémonitoire de la "puissance des données" avec son moteur de recherche et des données engendrées "derrière". Cette masse de données est aujourd'hui un ATOUT CONSIDERABLE dans la mise en place des nouveaux modèles d'IA (IA générative temps réel, pertinence des résultats, etc...).

Au niveau des infrastructures, Google ne cherche pas à concurrencer Amazon ou Microsoft sur la mise à disposition de plateformes matérielles cloud. Chez Google, les datacenters sont un "moyen" au service des applications et des usages utilisateurs, pas une finalité business en soi. C'est une vision plus long-terme. Quand on choisit Google, on veut "fonctionner comme Google" ! Qui se soucie des serveurs sous-jacents ?

Au niveau de la sécurité des données, Google est accrédité hébergeur de données de santé par le gouvernement français. Qui dit mieux ?

Au niveau des équipements et logiciels, le poste de travail se simplifie avec les Chromebooks car Google Workspace, solution collaborative née dans le cloud, n'a plus besoin de logiciels installés en local : tout se passe dans le navigateur Chrome et la puissance comme les données restent dans le datacenter ! Cette génération de matériel évoluera elle-même d'ici quelques années au profit de nos seuls mobiles. L'assistant vocal (5ème pilier à venir) ne subsiste déjà plus que chez Amazon et Google. Mobile+Voix, qui sera à nouveau le gagnant à votre avis ?

Google a compris que son métier ne changera pas avec le métaverse. Régie publicitaire à la base, l'entreprise continuera simplement à vendre ses services pour ce nouveau monde virtuel. Là où Microsoft se concentre sur la "technique" à venir, Google se concentre sur les "fonctionnalités" à venir et tout ce qui peut simplifier la vie de l'utilisateur. Google avance ainsi ses pions un peu partout, comme un joueur d'échecs qui laisse faire le temps. Avec Gemini, Google a maintenant rattrapé son concurrent direct au niveau de l'IA, Microsoft, mais la bataille va se dérouler sur des années car l'IA n'est qu'un "gamin" aujourd'hui. Gemini IA a pour elle d'être intégrée à l'écosystème Google Workspace mais aussi d'être plus générique et multimodale. Affaire à suivre donc...

Pour le reste : 

Au niveau du réseau local, dès que la 5G (le mobile, pas le WiFi 5GHz) sera pleinement opérationnelle et aura atteint sa pleine maturité, les réseaux locaux filaires (LAN) et WiFi vont disparaître, c'est inéluctable. Après l'infrastructure informatique (serveurs, stockage, etc...), ce sera au tour du réseau "local" et de ses équipements (firewalls, routeurs spécifiques, proxys,...) de disparaître au profit d'un réseau 5G/6G haut-débit, disponible partout, au sein comme à l'extérieur de l'entreprise. Les limites "périmétriques" (maison, entreprise,...) disparaîtront encore plus au profit d'un réseau mondial. Le Cloud et la 5G/6G vont faire disparaître tous les équipementiers réseau (CISCO est ainsi d'ailleurs déjà en train de licencier 4200 personnes,...).

Au niveau géostratégique, l'Europe a perdu la bataille du cloud car il est impossible de rattraper le retard accumulé. C'est malheureux, mais il faut l'accepter pour justement gagner la prochaine bataille qui est celle de l'lA (Intelligence Artificielle), du Big Data et de l'IoT (Internet of Things) avec la 5G/6G. Ne nous concentrons plus sur les tuyaux et le contenant mais sur les contenus et la valeur ajoutée. L'afrique n'a jamais eu accès au réseau téléphonique filaire. Cela ne les a pas desservi, au contraire ! Ils ont "sauté" une technologie et sont aujourd'hui les plus gros consommateurs de données mobiles au Monde. Il suffit de voir le verre à moitié plein pour faire ce qu'il faut et prendre aujourd'hui les bonnes décisions au niveau politique. Le "cloud souverain" est mort (enfin disons plutôt qu'il n'a jamais existé), vive le cloud de confiance, intelligemment construit, notamment avec Google comme dorsale de l'entreprise.

Au niveau politique, l'Europe a ainsi justement un merveilleux exemple à suivre : l'Estonie ! Ce pays a numérisé tous les services administratifs possibles du pays et l'Estonie partage sa vision. Le numérique y est au service du citoyen et non pas l'inverse. Notre futur démocratique est là...